40 enfants et 8 mamans accompagnantes sont venus vivre un temps fort de caté dans les murs de la clinique psychiatrique de Bellelay.
Un moment d’une incroyable intensité.
Les enfants ont participé à des ateliers de créativité mis en place par le Service animation de la clinique; ils ont découvert les loisirs des résidents / patients de ce site hospitalier.
Puis, à travers un reportage TV ils ont pu voir en quoi consiste le soin des patients en psychiatrie. Suite à quoi une infirmière est venue dire ce qu’est son travail, comment elle le vit ; elle a particulièrement intéressée les enfants au monde des émotions, qui en général est un espace formidable d’épanouissement de nos vies, mais parfois les émotions débordent et deviennent envahissantes à long terme, là se posent alors les questions d’une possible maladie psychique.
Enfin une ex-patiente est venue raconter sa «traversée de la psychiatrie», depuis son adolescence (où jusque-là tout allait bien : grande sportive et compétitrice) et durant 17 ans au cours desquels elle a du être hospitalisée à près de 20 reprises.
Les enfants ont été très touchés de ce qu’il ont vécu, entendu et fait...
Cette rencontre a aussi permis de démystifier le regard porté sur la psychiatrie et sur les personnes hospitalisées à Bellelay : «ici il n’y a pas de fou, il y a des personnes malades, des personnes pour qui vivre avec ses émotions n’est pas facile... quand un de vos amis ne va pas bien, qu’il n’a pas le moral ou qu’il est euphorique, ne lui dites plus «y t’faut aller à Bellelay»...»!
Suite à cette rencontre, voici quelques réactions des enfants partagées avec les mamans présentent lors de leur voyage de retour à leur domicile :
- « En tous cas, il a l'air de les aimer ses patients ! »
- « Sur les trois (rencontres de caté), c'était la mieux. »
- « Si on attrape une maladie mentale, est-ce qu'on remarque que ça arrive ou bien ça peut nous arriver sans qu'on s'en rende compte ? »
Et une maman ajoute :
« Une discussion a suivi sur les signes des maladies, les médecins qui savent reconnaître ce qui est grave de ce qui ne l'est pas, comme pour faire la différence entre une "boule de graisse" et un cancer. Je crois qu'ils ont compris que nous avons tous des chagrins, des colères, des moments d'euphories et que c'est normal. C'est seulement quand une émotion prend toute la place et étouffe notre joie de vivre pendant trop longtemps qu'on doit s'inquiéter.
J'ai repensé à cette expérience de mercredi passé avec les enfants. Il y avait vraiment quelque chose de très juste (au sens paulinien du terme).
Madame V. (ex-patiente) m'a bouleversée. Il lui a fallu un courage énorme. Je lui en suis très reconnaissante et lui souhaite du fond du coeur le meilleur de la vie !
Le reportage expliquant les soins psychiatriques qui intègrent la dimension spirituelle m'a beaucoup touchée aussi. Bon courage et bon vent avec ces projets-là et bravo Bellelay. J'espère que les Jurassiens s'en inspireront bientôt.
Une belle expérience à refaire et à réinventer dans d'autre lieux. »