Dans la pensée commune, qu’est-ce que le carême ?
- un temps de privation
- un temps de jeûne
- un temps où la rugosité de la vie nous dévoile la tendresse aimante de Dieu
- un temps de conversion... se tourner vers Dieu, le reconnaître présent à notre vie !
La maladie psychique, la dépendance à un produit, la privation de liberté de quelqu’un qui nous est cher, la marginalité, la solitude, l’éclatement familial, l’envie d’en finir avec cette vie insupportable... sont autant de carêmes sans fin !
Et quand la vie est ainsi privée de son sens,
y reconnaître la présence de Dieu est une mission compliquée voire impossible.
Sans chercher à faire un long discours sur ce que nous vivons au rencar au quotidien,
voici trois éléments qui vont attiser notre échange :
- si j’ai créé le rencar, c’est justement pour vivre des rencontres comme celle-ci. Alors merci pour votre accueil, car en me recevant chez vous ce soir, vous donnez place à celles et ceux que nous accompagnons au rencar... vous participez à notre volonté de faire des ponts de solidarité, de fraternité, d’espérance dans la foi...
- le rencar fête cette semaine son 1er anniversaire, nous y avons accueilli plus de 900 situations de vies, pour la plupart difficiles, voire dramatiques. Le rencar, c’est une mission confiée à deux accompagnants professionnels : Isabelle Wermelinger et moi (=100%) + 4 autres professionnels qui tous ensemble donnent 25%, mais ce sont aussi 10 chauffeurs bénévoles et 15 accueillants bénévoles... une petite paroisse !
- le rencar accueille toute personne sans distinction de couleur de peau ou de religion. Nous ne cherchons pas à convertir les gens. Nous n'annonçons pas l’évangile, nous voulons être présence d’évangile près des prisons (pour les familles des détenus), près des hôpitaux psychiatriques, près des institutions qui accompagnent les personnes dépendantes et aussi dans les espaces publics (Delémont, Moutier, Porrentruy) et là, au coeur de nos petites villes, l’accueil ouvert du rencar est une Bonne Nouvelle. C’est d’ailleurs une des réflexions qui me touche le plus de la part des passants : «Non, je n’ai pas besoin de vos services, mais c’est bon de savoir que vous êtes là !» Le rencar n’est pas une chapelle et pourtant nous y prions souvent et ce soir nous nous donnons la chance de nous mettre en union de prière avec toutes ces histoires de vie cabossées qui viennent se confier à Dieu au rencar...